Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont des maladies complexes, souvent silencieuses, mais profondément invalidantes. Derrière des comportements parfois banalisés – comme le jeûne extrême, les crises de boulimie ou les compulsions alimentaires – se cachent des souffrances psychiques intenses.
Bien qu’ils ne soient pas classés comme des addictions au sens strict, les TCA partagent avec elles plusieurs mécanismes communs : perte de contrôle, compulsion, obsession, soulagement temporaire suivi de culpabilité. Ces points communs expliquent pourquoi on parle parfois d’addictions comportementales lorsqu’il s’agit de troubles comme la boulimie ou l’hyperphagie.
Derrière les apparences, des milliers de personnes souffrent, parfois en silence. Et malheureusement, les TCA restent entourés de nombreux préjugés qui freinent le diagnostic, le soutien et la guérison. Cet article vise à déconstruire les idées reçues et à offrir une vision plus juste et plus humaine de ces troubles.
Mythe n°1 : Les TCA ne touchent que les femmes
Réalité : Les TCA peuvent concerner tout le monde. Bien que les femmes soient statistiquement plus nombreuses à recevoir un diagnostic, les hommes, les personnes non binaires, ainsi que les personnes LGBTQIA+ ou issues de diverses origines culturelles sont également touchées. Les stéréotypes de genre peuvent justement freiner la reconnaissance et la prise en charge chez certaines populations.
Mythe n°2 : Les TCA sont uniquement liés à l’apparence physique
Réalité : L’image corporelle est un facteur parmi d'autres. Les TCA sont des troubles multifactoriels : génétiques, psychologiques, familiaux, sociaux et parfois traumatiques. La nourriture devient un moyen de contrôle, d’auto-punition ou de gestion des émotions, bien au-delà d'une simple volonté de «maigrir».
Mythe n°3 : On peut identifier un TCA en regardant quelqu’un
Réalité : Les troubles alimentaires ne se voient pas toujours. Une personne peut souffrir d’un TCA tout en ayant un poids « normal » ou même en surpoids. Se fier uniquement à l’apparence physique pour juger de la gravité d’un trouble est dangereux et réducteur. La souffrance psychique ne se lit pas sur le corps.
Mythe n°4 : Les TCA ne concernent que l'adolescence
Réalité : Les TCA peuvent survenir à tout âge. S’il est vrai qu’ils apparaissent fréquemment à l’adolescence, les troubles du comportement alimentaire peuvent aussi émerger à l’âge adulte, souvent en lien avec des événements de vie marquants comme un deuil, un burn-out, une grossesse ou une rupture.
Mythe n°5 : On ne peut pas guérir d’un TCA
Réalité : La guérison est possible. Avec un accompagnement adapté – psychologique, médical, nutritionnel – et le soutien bienveillant de l’entourage ou des pairs, une stabilisation voire une guérison sont tout à fait envisageables. Cela prend du temps, et chaque parcours est unique, mais il existe des ressources, et personne n’a à rester isolé.
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